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  • 6 octobre 2020
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Témoignage de Manida sur sa reconversion dans le web : Savoir se réinventer

Ces derniers temps, dans nos recrutements, nous avons fait la part belle aux projets de reconversion. Nous souhaitons mettre en avant ces personnes courageuses qui ont surmonté leur peur et les obstacles pour se donner les moyens d’atteindre leur objectif. Nous sommes heureux de pouvoir les accompagner aujourd’hui et que leur aventure rejoigne celle d’Opsone.

Ici le témoignage fort et sans concession de Manida Vilay, qui après 5 longues années d’étude en médecine a eu le courage de reconnaitre que ce milieu ne lui convenait pas et surtout le courage de tout quitter pour se lancer dans le développement web. Elle est aujourd’hui en contrat d’alternance en tant que développeuse web front-end. Je me rappelle encore de sa surprise d’avoir été acceptée à Opsone. Elle était persuadée qu’aucune entreprise recevrait une débutante en reconversion issue d’un milieu si lointain du web. JUSTEMENT ! Ce parcours atypique, ce courage, cet esprit combatif sont les éléments qui nous ont donné envie de l’accueillir ! Je suis heureux et fier qu’Opsone ait su lui tendre la main et lui donner une chance de confirmer cette reconversion. Quelque soit l’issue de son parcours, cette aventure sera je suis persuadé bénéfique pour nous tous. Un bout de chemin qui l’aura aidé à se (re)construire et se confirmer voire le début d’une belle et longue collaboration avec Opsone.

J’ai assez parlé ! Place au témoignage de Manida…

« Pourquoi t’as arrêté médecine après 5 ans ? », « Et aujourd’hui tu t’es réorientée dans le web? », « Qu’est-ce qui t’as poussé à faire ce choix ? »…

Voilà les quelques questions qui me reviennent sans cesse lorsque je rencontre de nouvelles personnes depuis 2 ans.

Il y a 2 ans, j’ai décidé de lâcher la fac après 5 longues années, et après m’être acharnée pour mériter ma place dans le monde médical.

« Mais ça va pas ? Pourquoi elle a fait ça ? », « Après 5 ans c’est vraiment du gâchis, elle aurait pu continuer jusqu’au bout », « C’est très risqué de tout lâcher pour tout recommencer derrière »,
« Mais ça claque d’être médecin, pourquoi t’as pas continué ? »

Et pour vous dire la vérité, à l’époque, je ne savais même pas que j’allais devenir développeuse web. À vrai dire, j’avais décidé de lâcher mes études bien avant de retrouver quelque chose d’autre. Un geste complètement fou et risqué, lâcher ses études, sans avoir de plan B derrière !

Vous pensez que le plus dur c’est d’annoncer à ses parents qu’on lâche tout ? Non, le plus dur, c’est de se convaincre que l’on n’est pas fait pour le métier qu’on a toujours voulu faire, donc on se remet en question, on remet tout en question, tous les choix effectués, et les choix à venir… On est en proie au doute.

En grandissant, je voyais mes grands frères changer sans cesse de formation ou d’école, et je me disais « Mais ça ne m’arrivera jamais », j’étais sûre de vouloir devenir médecin et j’allais tout faire pour. Mais j’avais tort…

Donc il y a 2 ans, j’ai tout lâché.

Je ne savais pas où aller, quoi faire, vers quoi ou qui me tourner. J’avais passé 5 longues années plongées dans des bouquins avec un seul et même but, et aujourd’hui, je n’en avais plus. Je me sentais perdue, seule, désorientée (c’est le cas de le dire), il fallait que je trouve quelque chose. Mais quoi ?

J’ai d’abord pensé à faire une école de commerce international. Pourquoi ? Je parle couramment plusieurs langues. Oui, oui c’est tout, mais sinon à part ça, je n’avais aucun attrait particulier pour le commerce. Et au vu de ma personnalité de fille introvertie, ça n’aurait jamais marché.

J’y ai même passé un entretien, et j’ai vu dans leur brochure, une section « social media and communication », j’en ai parlé à mon frère qui m’a dit « Si tu veux travailler dans de la communication, autant aller dans une école privée dédiée. ».

Et c’est comme ça que j’ai passé des entretiens dans deux écoles de communication. Les deux m’ont acceptée mais j’ai préféré choisir la deuxième. Je suis donc entrée directement en 3e année, qui est une année générale, et je me rappellerai toujours de ce qu’on m’a dit quand je suis arrivée: « Les étudiants en médecine sont comme des éponges, ils savent apprendre par coeur et recracher derrière, sans vraiment avoir de réflexion », et là j’ai vite compris que le chemin serait long, il fallait que je prouve que je méritais ma place. Mais à qui voulais-je prouver ça ? Aux autres ? Ou bien à moi-même.. ?

Donc me voilà assise dans une classe, entourée de camarades que je ne connais pas. J’ai peur, mais en même temps, je me sens soulagée, soulagée d’avoir eu le courage de tout quitter pour tout recommencer.

Les cours traitaient des aspects généraux du monde digital, web design, UX, e-marketing, développement web. Toutes ces notions si variées jusqu’alors inconnues à mes yeux, devenaient petit à petit, un nouveau terrain de jeux dans lequel j’allais devoir trouver ma place.

 

Et c’est lors de mon premier cours de développement web que j’ai compris que c’était ce que je voulais faire.

Les cours abordaient très rapidement les notions les plus basiques de la spécialité, mais cela a suffit à me mettre à l’aise, j’aimais ça.

Est venu ensuite le moment que je redoutais le plus: la recherche d’un stage. Mais quelle entreprise allait vouloir de quelqu’un faisant du web depuis à peine 4 mois ? Je n’avais rien de concret à montrer, alors je me suis empressée d’intégrer un portfolio en ligne. Autant vous dire que ce n’était pas le code le plus propre que j’ai pondu (je n’ose même pas le regarder aujourd’hui), et le site était à peine responsive. Mais j’avais au moins quelque chose à montrer dans les temps.

J’ai eu de la chance d’être entourée de camarades compréhensifs et prêts à me tendre leur main pour m’aider. Je me souviens encore du stress à la pause du midi à l’école, l’ordinateur en face de moi, avec les autres autour, en train de m’expliquer comment mettre en ligne mon site.

J’ai envoyé des candidatures dans énormément d’agences web, et quelques unes m’ont rappelée (dont mon employeur actuel !). J’ai ensuite passé deux entretiens. Pour être honnête, j’étais tellement nerveuse que je ne me souviens plus très exactement de tout ce qui a été dit. Mais je sais que j’avais peur de passer pour une incapable d’avoir lâché après autant d’années d’études, et qu’on pense de moi que j’étais prête à abandonner de nouveau tout ce que j’allais entreprendre par la suite.

J’ai été acceptée par les deux entreprises, mais j’ai eu un coup de coeur pour celle dans laquelle je suis encore aujourd’hui. Les études médicales nous déshumanisent petit à petit, alors j’avais besoin de cet aspect porté sur l’humain, et c’est ce que j’y ai trouvé ici, le petit côté famille.

Mon premier jour de stage arrive, je me tiens devant la porte, je respire un bon coup et j’essaye de rassembler tout mon courage avant de sonner. Au fond de moi se trouvait un tourbillon d’émotions tellement intense que j’ai bien cru que mon coeur allait exploser. On m’accueille alors chaleureusement avec des sourires et une petite présentation de l’équipe.

Ça y est, l’aventure commence.

J’ai intégré une équipe en tant que développeuse front-end. Maintenant, il faut que je fasse mes preuves.

Le chemin est long, semé d’embûches, le doute plane toujours, il est là et me guette chaque jour. Je me sens flancher à des moments, et à d’autres, ça va mieux. Mais je m’accroche. L’équipe est toujours là pour me soutenir et m’aider.

Le plus dur dans tout ça, c’est d’avoir le fameux syndrome de l’imposteur. Vous savez, cette sensation d’endosser un rôle, où tout n’est que façade. On ne se sent pas légitime, ni à la hauteur. On a peur de décevoir son équipe et de se décevoir soi-même. On a beau avoir la confiance des autres, si on n’a pas confiance en soi-même alors on risque de s’écrouler très rapidement.

Et c’est contre ça que je lutte encore aujourd’hui. J’essaye d’avoir confiance en mes compétences et en moi-même, mais ce n’est pas évident quand on se compare sans cesse aux autres. On se demande si on arrivera à atteindre un tel niveau un jour.

« Mais tout ça viendra avec les différents projets et l’expérience tu verras, vas-y petit à petit à ton rythme, et ne te compare surtout pas aux autres, chaque personne a un vécu différent », et je ne peux qu’être d’accord avec ça.

J’ai encore beaucoup de chemin à faire, mais je sors un peu plus la tête hors de l’eau aujourd’hui. J’aime ce que je fais, et plus j’ai de choses à faire, plus j’aime ça ! Et c’est le principal. Il faut se laisser du temps. Et si on est entouré de personnes prêtes à nous tendre la main et à nous soutenir, alors on a toutes les cartes en main pour progresser.

On se sent un peu plus légitime chaque jour, on tire satisfaction d’un travail bien fait et on s’épanouit.

On trouve alors enfin notre place.

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